Mon propos sur le cuir
Le meilleur moyen pour enrayer la souffrance animale, qui existe malheureusement partout en Europe, c’est de réduire sa consommation de viande et de lait, de favoriser l’élevage paysan au détriment de l’industriel, en choisissant d’acheter au maximum des produits en vente directe ou circuits courts issus d’exploitations biologique et plein air. Pas de boycotter le cuir.
Quant à la traçabilité des peaux, l'important en attendant qu'un système de traçabilité fiable puisse l’assurer, c’est d'utiliser des peaux en provenance d’Europe. Chez ENVOL, nous nous approvisionnons dans une tannerie italienne dont les cuirs sont certifiés LWG Gold, le plus haut niveau de certification du Leather Working Group.
La protection des hommes et de l’environnement:
Il est essentiel de ne pas faire d’amalgame entre des pratiques qui pourraient être utilisées à l’autre bout du monde et celles qui ont cours en Europe. L’industrie du cuir génère des problèmes écologiques et humains de grande envergure parce que l’activité de tannage des peaux est extrêmement polluante si elle n’est pas encadrée. Mais ce n’est pas le cas en Europe, où une réglementation régule très strictement l’activité des tanneries, pour que le chrome soit traité et ne pollue pas l’environnement direct des tanneries ni n’empoisonne les ouvriers et les populations locales.
Les matières alternatives au cuir:
Le terme de « cuir végan » ou encore « cuir végétal » est un non-sens. Le mot maroquinerie est issu du mot « maroquin », qui désigne un cuir provenant de peaux de chèvres et de boucs, dont le tannage a été inventé au Maroc. À partir du moment où on n’utilise pas la peau d’un animal, on ne peut pas parler de cuir. D’ailleurs en France, le cuir est un terme déposé. Ces formulations sont donc erronées et prêtent à confusion pour les clients.
Nous avons vu émergé ces dernières années des matières innovantes et biosourcées, fabriquées à base de déchets végétaux organiques revalorisés, comme la pomme ou le raisin. En réalité, elles sont quasiment toutes enduites de polyuréthane, qui est un dérivé du plastique, pour une raison simple : les fibres naturelles n’ont pas la résistance suffisante pour tenir dans le temps et sans lui, elles se désagrègeraient. Or l’impact environnemental du plastique est majeur. Cette matière est mortelle pour la planète car elle se désagrège en microparticules que l’on retrouve partout : dans l’eau, dans l’air, dans la chair des animaux que nous consommons et jusque dans notre propre corps.
Par ailleurs, la plupart d’entre elles ne sont pas soumises au même contrôle que le cuir, sur lequel un grand nombre d'analyses est pratiqué en permanence. Elles ne garantissent malheureusement pas, ni l'absence de souffrance d'autres espèces, ni un produit écologiquement vertueux.
Et finalement, les propriétés physiques de ces matières sont très en-deçà du cuir. Beaucoup moins résistantes à la déchirure, à la pliure et au frottement, et beaucoup moins souples, elles n’ont pas non plus les mêmes qualités d’imperméabilité ni de respirabilité.