C’est l’histoire d’une femme qui, à l’aube de la cinquantaine, libéra la parole de toute une génération. C’est l’histoire d’une femme qui, à travers une émission de radio, rassembla chaque jour des millions d’auditrices, les transformant en une chaîne invisible capable de défier la solitude et la domination masculine. C’est l’histoire d’une femme qui pensa que c’était le moment pour elles toutes de profiter du formidable élan de vie d’une société en pleine mue, pour enfin prendre la place qu’elles méritaient. C’est l’histoire d’une femme à l’origine d’une révolution, d’une déflagration, qui déchaina les passions et fit comprendre à beaucoup d’autres qu’elles pouvaient enfin maîtriser leur destin. Une femme surnommée « La dame de cœur », qui était prête à tout pour venir en aide à celles qui en avaient besoin. C’est l’histoire fabuleuse de Menie Grégoire.
 
Mais c’est aussi l’histoire de sa petite-fille Adèle, dont la personnalité a été imprégnée à tout jamais de l’amour de cette grand-mère incroyable et flamboyante, et qui a vécu ce tourbillon de célébrité à ses côtés. C’est l’histoire d’Adèle qui décida un jour, de raconter l’épopée de l’héroïne de son enfance, dans un livre captivant nommé « L’heure des femmes ». Un livre qui unit les destinées de femmes sur cinq décennies. Des sœurs. Des amies. Des collègues. Des mères. Des filles. Des voisines. Des inconnues. Des femmes dont les vies s’entremêlent au gré des époques et qui malgré leurs différences, parviennent à se tendre la main.
 
Les femmes, Adèle aime beaucoup en parler dans ses livres, et elle n’en est pas à son coup d’essai puisque c’est le 7ème qu’elle publie. L’écriture fait partie intégrante de sa vie. Tout comme la mode, et les bons restos, puisqu’elle est rédactrice en chef mode, food et déco chez Gala, et ex-rédactrice en chef du Elle. Ce qui nous donne d’autant plus à penser que les femmes de cette famille ont en commun la passion des magazines féminins et l’envie de vivre leur vie à cent à l’heure.
Alors, celle qui écrit comme on respire et qui saurait reconnaitre l’odeur du papier neuf des librairies à des kilomètres à la ronde. Celle qui n’avait jamais pensé écrire l’histoire de sa grand-mère alors même qu’elle passe son temps à dire à ses fils : « comme dirait ma grand-mère ». Celle qui nous embarque comme personne au cœur des fashion weeks, dans un mélange de paillettes et d’humour irrésistible. Celle qui nous livre régulièrement les meilleurs street styles de tout Paris. Adèle, la talentueuse, la créative, l’amoureuse des mots, a accepté de raconter son dernier roman à mon micro. Et je peux vous dire que ça vaut le détour.
 
Avec Adèle, on a parlé des conditions de vie d’un grand nombre de femmes dans les années 70, bien loin du Mai 68 avec les fleurs dans les cheveux que l’on a tendance à imaginer, et puis de ce qui a concrètement changé pour nous, depuis ce temps si proche, et en même temps si lointain. On a parlé des sujets tabous sur lesquels Menie a levé le voile, et de ce couvercle qui s’ouvre sur la parole des femmes à certaines périodes de l’histoire pour ensuite, très souvent se refermer comme si de rien n’était. On a parlé d’ignorance, de solitude, de liens, d’amour, d’entraide et Adèle m’a redit à quel point sa grand-mère avait été un modèle de force, de liberté et d’espoir pour elle, mais aussi pour toute une génération de femmes, dont certaines se sont vues pousser des ailes si grandes qu’elles ont eu le courage de tourner la page d’une vie qui ne les rendait pas heureuse…et de carrément quitter leur mari : ah ben j’avais prévenu que l’émission de Menie avait été une déflagration dans les foyers !
 
Alors c’est parti ! Avec Adèle aujourd’hui, on souffle dans vos ailes.
Ecoutez bien attentivement. Déployez-les. Et envolez-vous !